Par la suite, d’autres équipes se sont formées et ont commencé à poser un nombre considérable de PICC Lines dans les services de l’Ente Ospedaliero Cantonale (EOC). En 2016, la fusion de ces différentes équipes a donné naissance à l’équipe PICC EOC, qui travaille sous la responsabilité d’infirmières et d’infirmiers, toutes fonctions confondues, sur tous les sites de l’EOC.

 

L’objectif de l’équipe PICC est de répondre de manière optimale aux besoins non seulement des patients en oncologie, mais aussi des autres patients nécessitant une voie veineuse centrale (PICC) posée en périphérie. Il est ainsi également possible d’effectuer des thérapies médicales hors de l’hôpital, à domicile. L’équipe supervise l’ensemble du processus, de la prescription de la mise en place de l’accès vasculaire à son retrait. Ils coordonnent la collaboration entre les professionnels de la santé impliqués dans le traitement, notamment en cas de complications éventuelles. Les activités de l’équipe PICC s’accompagnent d’une collecte permanente de données. Cela permet une analyse précise de tous les traitements médicaux effectués. Cela permet de démontrer les points forts du PICC et de mettre en évidence les possibilités d’amélioration.

 

Aujourd’hui, l’équipe PICC de l’EOC est composée d’un groupe multidisciplinaire de 23 personnes, dont des médecins et des infirmiers de différentes spécialités, assistés par un expert en développement de logiciels, en gestion et en analyse de données. Les activités de l’équipe PICC comprennent la formation des collègues à son utilisation. Le PICC (cathéter central à insertion périphérique) est un système de soins médicaux utilisé pour l’administration de médicaments, la nutrition parentérale, les thérapies à moyen et long terme et les prélèvements sanguins répétés et fréquents. Il est très répandu, tant à l’hôpital qu’à domicile, et est apprécié pour sa stabilité et sa sécurité. Cependant, comme tout système de soins médicaux, il présente également des inconvénients et des risques, tels que la possibilité d’hémorragies locales, d’infections du flux sanguin liées au cathéter ou de thromboses veineuses profondes (TVP).

 

Le groupe de patients ayant besoin d’un PICC a évolué au fil du temps. Alors que dans le passé, la demande concernait presque exclusivement les patients oncologiques, la situation est aujourd’hui différente. En 2021, seuls 25 % des cathéters veineux centraux étaient encore posés chez des patients oncologiques. Cela s’explique principalement par la large diffusion du PICC et les avantages qui y sont liés, comme les matériaux biocompatibles, une technique de pose assistée par ultrasons plus sûre et plus précise et une invasivité moindre du cathéter.

 

Depuis sa création en 2016, l’équipe PICC a placé à ce jour près de 4000 PICC Lines, tandis que les professionnels de l’IOSI en ont posé 816 de 2011 à fin 2015.

 

Les indications d’un cathéter PICC Line sont diverses. Il est indiqué pour l’administration de médicaments dont le pH est <5 ou >9, de médicaments dont l’osmolarité est >600 mOsm/L, de médicaments nécrosants et irritants, ainsi que de nutrition parentérale dont l’osmolarité est >800 mOsm/L. Il offre un accès veineux stable, sûr et facile à utiliser, ce qui évite une ponction veineuse répétée du patient. Il peut être utilisé à l’hôpital, pour les soins hospitaliers ou ambulatoires, ainsi que pour les soins à domicile. Les complications potentielles, y compris les complications mécaniques (telles que les erreurs de placement, les dysfonctionnements, les obstructions ou les torsions), les thromboses et les infections de la circulation sanguine, sont étroitement surveillées. En 2022, l’équipe PICC a posé un total de 674 PICC Lines, parmi lesquels 1,38 % ont entraîné des complications thrombotiques, tandis que les complications liées aux infections représentaient une proportion de 1,84 %. La proportion de complications mécaniques était plus élevée, soit 15,63 %. Si l’on compare ces taux à ceux de la littérature, il semble que les taux de complications qui y sont mentionnés soient comparables, voire légèrement supérieurs à ceux de l’équipe tessinoise. Par exemple, Balsorano et al. (2019) ont rapporté un taux de complications thrombotiques de 2,4 %.

 

Un aspect qui pourrait éventuellement être amélioré est le processus de mise en place du cathéter. En 2021, un peu plus de la moitié des patients (53,8 %) ont reçu l’indication de pose à un stade précoce. Un aspect positif est la satisfaction des patients, exprimée sur une échelle de 0 à 10, qui était en moyenne de 8,52 %, avec une médiane de 9.

 

En ce qui concerne les données, il convient de garder à l’esprit qu’aucune donnée n’a été collectée jusqu’en 2021 et qu’il n’est pas possible de poser des cathéters Midline (accès veineux périphérique), qui représentent une alternative valable pour les patients qui n’ont besoin que d’un accès veineux périphérique, mais pas de PICC.

 

Pour combler cette lacune, l’équipe PICC a lancé une phase d’essai pour ce cathéter/cette méthode en 2022, notamment dans le but d’offrir un service plus complet pour répondre aux besoins des patients. Malgré l’attente d’une baisse significative du nombre d’insertions de PICC Lines, cela ne s’est étonnamment pas produit, le nombre d’insertions de PICC étant resté pratiquement stable (701 en 2021 et 674 en 2022). Toutefois, les données définitives ne seront probablement disponibles qu’après le lancement officiel de Midline, qui aura lieu dans un avenir proche sur tous les sites de l’EOC.

 

Contact:

Lorenzo Zoppis
Expert en soins d’anesthésie
Autorité hospitalière cantonale
Hôpital régional de Lugano
Via Tesserete 46
6903 Lugano
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