Le terme «burnout» a été introduit pour la première fois dans le débat scientifique par Herbert Freudenberger en 1974. Il l’a décrit comme un affaiblissement des forces ou un épuisement dû à une sollicitation excessive de sa propre énergie ou de ses ressources. Le syndrome du burnout se caractérise par un épuisement émotionnel, une dépersonnalisation et une réduction du sentiment d’efficacité. Son apparition peut être divisée en quatre phases : une phase initiale, une phase d’engagement réduit, une phase de stagnation et enfin le désespoir existentiel.

 

Le risque d’un syndrome d’épuisement professionnel est plus élevé en cas de perte de contrôle sur la quantité et la gestion du travail et de manque de reconnaissance de celui-ci. Les restrictions de la marge de manœuvre et le travail monotone augmentent également le risque. Des traits de caractère tels que l’anxiété, l’insécurité, le perfectionnisme et une serviabilité excessive peuvent encore augmenter le risque de burnout.

 

En Suisse, 52 % des infirmier-ère-s anesthésistes sont à risque et 9 % présentent les critères d’un syndrome d’épuisement professionnel. En comparaison, 59 % des anesthésistes présentent un risque accru de burnout et 18 % remplissent les caractéristiques d’un syndrome d’épuisement professionnel. 46 % des collaborateurs-trices en anesthésie ont pensé à quitter la profession en raison des conditions de travail. Malgré une augmentation de 28 % du taux d’occupation dans les hôpitaux entre 2010 et 2021, l’association professionnelle ASI prévoit qu’il manquera environ 65000 professionnels de la santé en Suisse en 2030. De plus, la durée moyenne de séjour des patients a continuellement diminué entre 2002 et 2017. Pour pouvoir couvrir les besoins croissants, il faudrait former environ 6000 personnes par an dans le domaine des soins. Ces chiffres montrent clairement que les mesures prophylactiques contre le syndrome d’épuisement professionnel seront de plus en plus importantes à l’avenir. Dans ce contexte, il est possible d’aborder publiquement le sujet au niveau politique en thématisant les facteurs nuisant à la santé sur le lieu de travail. En l’intégrant dans les concepts de réforme de la santé, il est possible de désamorcer les situations de travail difficiles. Un stage d’observation dans d’autres services ou des horaires de travail flexibles peuvent créer des espaces de liberté pour les collaborateurs. La promotion d’une culture du dialogue au sein de l’équipe et avec les supérieurs hiérarchiques constitue également une prophylaxie appropriée contre le burnout. Les prestations attendues des collaborateurs devraient être communiquées de manière transparente, tout comme le besoin de soutien professionnel. Les offres de formation continue, les supervisions et les groupes d’entraide ont également une influence positive. Grâce à une bonne réflexion sur soi-même et à une meilleure prise de conscience et perception de soi, l’individu peut reconnaître de manière autonome et à un stade précoce les tendances et les premiers symptômes du syndrome d’épuisement professionnel. Il est essentiel de trouver pour soi-même une manière appropriée de gérer le stress. Des stratégies d’adaptation appropriées à chaque individu, telles qu’une organisation de loisirs énergisante, peuvent aider. Grâce à cette prise de conscience et à l’utilisation de mesures prophylactiques, il sera possible à l’avenir de conserver le plaisir de travailler, de préserver sa propre santé et d’offrir aux patients des soins professionnels de qualité.

 

Contact:
Antonia Otterbach
antonia.otterbach@claraspital.ch

 

Diplomarbeiten:
siga-fsia.ch/abschlussarbeiten